Ressentir
un sentiment d’inquiétude ou d’angoisse est à la fois normal et
naturel chez tous les êtres humains. Toutefois, cela peut devenir un
handicap si l’anxiété devient permanente et chronique.
Dans cet article, nous allons évoquer le rôle essentiel que tient le sommeil pour le traitement de cette maladie.
De l’anxiété normale à l’anxiété chronique
L’anxiété est à peu près définie comme étant un trouble émotionnel qui se manifeste par un sentiment d’insécurité. L’état anxieux est caractérisé par un sentiment d’appréhension de tension, de terreur ou de malaise. Ce sentiment est tout à fait normal pour tous les êtres humains lorsqu’il n’est pas perçu comme une sorte de souffrance excessive. En effet, on entend par anxiété normale tout ce qui est assimilé aux expériences vécues par chacun de nous, comme la peur ou l’inquiétude face à quelque chose. L’anxiété est une réaction physiologique du corps par rapport au stress, une sorte de réaction d’adaptation face à une situation devant laquelle on est confrontée. On peut dire que l’anxiété normale est un facteur qui nous permet de nous adapter aux circonstances à venir, à élever notre attention et notre vigilance devant les nouvelles situations, devant les choix nouveaux à faire, etc.
À côté de cette réaction normale du corps, il y a des cas où l’anxiété devient anormale. Elle est anormale quand elle survient dans la vie de l’individu sans raison apparente, lorsqu’elle n’est plus affiliée à un événement particulier de la vie. Après une certaine répétition et une permanence, on peut le classifier comme étant une anxiété chronique. Ce phénomène peut bouleverser complètement la vie de l’individu dont il est atteint. En effet, quand l’anxiété ne joue plus son rôle d’aide face aux différents changements de la vie, elle devient une véritable souffrance.
Le manque de sommeil favorise-t-il l’anxiété ?
La privation de sommeil pourrait conduire à une plus grande anxiété. C’est la question existentielle sur toutes les lèvres de la majorité des individus souffrants d’anxiété chronique. Des recherches présentées au congrès de l’Académie américaine de la médecine du sommeil ont apporté des réponses sur les différents mécanismes qui entrent en jeu entre le rôle de la privation de sommeil et le degré d’anticipation de l’individu aux émotions imminentes. Cette étude nous a permis de voir à quel point la privation de sommeil exacerbait l’activité d’anticipation dans l’amygdale. Cette privation de sommeil a également déclenché une amplification de la réaction anticipée de plus de 50% dans les zones de centre émotionnel du cerveau. Une telle intensité engendre une augmentation naturelle du penchant à l’anxiété. Des individus souffrants d’anxiété chronique ont présenté une assez grande variation de leur capacité d’anticipation. Sachant que l’anticipation est en général un mécanisme de survie. Par manque de sommeil, elle se voit être drastiquement exacerbée, ce qui le transforme en un genre d’hyperactivité. Cette hyperactivité engendrera chez l’individu une sorte de stress aigu, voire une anxiété sévère.
L’importance du sommeil dans le traitement de l’anxiété chronique
En général, le sommeil est la période de repos du corps. Mais le sommeil est plus que cela, en réalité il a pour fonction de rebooster le corps en entier en énergie, mais également de consolider les apprentissages acquis durant la journée. Les personnes atteintes d’anxiété chronique ont alors besoin d’un bon sommeil chaque nuit pour éviter les phénomènes d’hyperactivités des zones de régulation des émotions situées dans le cerveau. Durant la réunion annuelle de la société pour neurosciences à San Diego, des études scientifiques ont démontré que les participants ont pu retrouver un niveau d’anxiété normal après une nuit de sommeil. Ici, il n’est pas seulement question de la durée, mais également de la qualité du sommeil. Ces études ont démontré que les sujets étaient moins anxieux après avoir passé les deux étapes principales du sommeil : la REM (Rapid Eye Movement ou le mouvement rapide des yeux et la NREM (Non Rapid Eye Movement). La plus cruciale de ces deux étapes est la NREM. Durant cette étape, il y a un endormissement puis un sommeil léger avant d’entrer réellement dans le sommeil profond. On pense alors que le sommeil profond tient un rôle essentiel dans le traitement de l’anxiété chronique. Les mécanismes de régulation des émotions sont restaurés par le somme. Grâce à ce sommeil profond, l’individu peut commencer la journée avec moins d’anxiété.
Quelques chiffres sur le sommeil des français
- « 73 % des Français déclarent se réveiller au moins une fois par nuit »
- « 20% dorment avec leur téléphone allumé «
- « 27 à 28 % des 18-24 ans, qui utilisent tablettes et smartphones la nuit au lit, somnolent le jour, contre 9 à 10 % pour les non-utilisateurs. » Source GEO.FR